
Notre camarade Jean-Marie
Durupt, nous fait le plaisir de nous conter son ascension du plus
haut sommet de l'Afrique après nous avoir régalé avec
le récit
de sa conquête du sommet des Amériques.
Donc après l'Aconcagua voici le KILIMANJARO.
Deux cartes pour bien situer le théâtre des opérations.
Je me permets ici de
féliciter et remercier
Jean-Marie
au nom de tous. Allez! suivons-le sac au dos.
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KILIMANDJARO
5895 m
Janvier 2008
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Après
avoir fait le sommet de l’Europe occidentale (le Mont Blanc :
4807m) puis le sommet des Amériques (Aconcagua : 6895m cf. mon
article paru dans le N° 228 de juin 2006), j’ai décidé de faire le
sommet de l’Afrique : le Kilimandjaro. C’est la première étape
à franchir : se fixer un projet et ensuite le mettre à exécution.
Pour cela il fallait refaire un entraînement de six mois : long et
astreignant. Je me souviens de cette séance le matin de la tempête au
congrès à Hyères , ça soufflait vraiment fort, mais finalement c’était
intéressant car ces conditions se retrouvent souvent en haute altitude.
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Fin décembre
2007, les inscriptions sont faites, tout est prêt mais une grosse inquiétude :
la révolution au Kenya. En effet il était prévu de faire, en
avant-première en guise d’acclimatation, l’ascension du mont Kenya
situé, comme son nom l’indique, au Kenya. Une concertation entre les
trois amis et l’agence Atalante qui s’occupe de toute la logistique de
cette expédition, nous décidons de ne pas passer par ce pays et de nous
rendre directement en Tanzanie où se trouve notre sommet mythique.
Départ le 6 janvier 2008 de Paris- Charles de Gaulle et arrivée à
« Kilimandjaro-Airport », puis transfert à l’hôtel à
Arusha.
Notre programme d’ACCLIMATATION
à l’altitude consiste à faire, dans un premier temps, l’ascension du
mont Meru 4562m , cinquième sommet de l’Afrique, situé juste à côté
de cette grande ville. Cependant ça commence mal : en effet dans
l’avion, j’ai probablement mangé une mauvaise nourriture et dès mon
arrivée j’ai la ‘tourista’; incroyable, c’est la première
fois que ça m’arrive au cours d’un voyage… Enfin au bout de 24 h
c’est fini, mais il reste un petit affaiblissement physique et ça se
ressentira nettement au cours des deux premiers jours de randonnée. Pour
ce sommet trois jours de montée et une journée de descente. Au loin on
aperçoit notre but final: Le KILI.
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De retour en plaine, nous consacrons une journée pour faire un safari
dans un parc naturel : le Parc National du lac Manyara. On fait les
«touristes»: à bord d’un 4x4 nous pouvons
apercevoir toutes sortes d’animaux sauvages, c’est beau mais c’est
quand même un peu trop facile. Après cet intermède peu écolo nous
revenons aux choses sérieuses: le KILI.
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Ce magnifique
volcan, surgit au milieu des plaines il y a environ 750 000 ans, se
compose en réalité de trois cratères:
le Shira à l’ouest, le Mawenzi à l’est et le Kibo au centre
sur lequel se trouvent encore quelques glaciers visibles de très loin:
les neiges du Kilimandjaro. Ces glaciers, n’étant plus alimentés
par des chutes de neige importantes, ont tendance à se rétrécir
rapidement ; il est prévu que dans 50 ans ils n’existeront plus .
La première ascension a eu lieu le 6 octobre 1889 par Hans Meyer et
depuis, chaque jour des centaines de randonneurs gravissent ce sommet. En
général la proportion de réussite est de 50%. Plusieurs
voies différentes peuvent être utilisées. Nous avons décidé
d’emprunter la voie Rongaï. La seule située sur le versant Nord du
volcan (mais, à trois degrés de l’équateur, il est difficile de
savoir où se trouvent le Nord et le Sud).
Trois autres voies sont sur le versant Sud et nous redescendrons par
l’une de celle-ci : la voie Marangu appelée « Coca-cola »
à cause du grand nombre de randonneurs qui l’empruntent. C’est donc
en traversée que nous ferons le Kilimandjaro.
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Contrairement
au mont Meru où nous dormions dans des lodges, il nous faudra maintenant
utiliser nos petites tentes de bivouac. Ici les porteurs sont obligatoires
et imposés par la loi. Pour un groupe de trois randonneurs, nous avions
treize porteurs, deux guides et un cuisinier : quel luxe ! Nos
repas étaient donc correctement préparés et l’eau ne manquait pas :
inutile de faire fondre de la neige, nous avions toujours de l’eau en
abondance (ça n’était pas du tout le cas à l’Aconcagua). N’ayant
pas de souci matériel, nous pouvons consacrer toute notre énergie à
cette ascension qui n’est pas tout à fait banale puisqu’une personne
sur deux n’arrivent pas au sommet. |
Trois jours de montée avec des bivouacs à First
Cave 2830m, Third Cave 3950m et Outward Bound 4750m l’équivalent du
sommet du Mont Blanc : pas facile de bien y dormir, un cachet
d’aspirine est nécessaire, si le mal de tête s’arrête, dans ce cas
on peut envisager la suite, sinon il faut redescendre. Le jour du sommet
est enfin arrivé. Réveil à minuit pour 11 à 12 h de marche. Une montée
très lente, à la lampe frontale et vers 4 h du matin nous arrivons à
Gillman’s Point 5685m sur le bord de cet énorme cratère de 4 km de
diamètre et de 12 à 15 km de circonférence. Il nous faudra encore
marcher plus d’une heure pour atteindre 200 m plus haut à 5895m le
sommet de ce bord de cratère Uhuru Peak. Malheureusement il fait encore
nuit et surtout un vent glacial nous oblige à ne faire qu’une courte
pause. Je ne pourrai déployer la banderole AET qu’au petit jour, cent mètres
plus bas mais toujours sur le bord de ce cratère. Honte à celui qui
oserait mentir sur l’origine d’une photo en haute altitude. |

Le sommet: les 3 amis et le guide. Jean-Marie en combi rouge |
Puis
c’est la descente avec la traversée de tous les étages de végétation
comme dans les Alpes, mais à des altitudes différentes puisque ici il y
a encore des arbres à plus de 3500m . Une nuit passée au milieu de cette
descente à Horombo hut 3600m. Cette journée du sommet a été très dure
puisque nous avons fait 1150m de montée et 2200m de descente. Seul le
plus jeune d’entre nous trois (39 ans) a eu un peu le mal de montagne ce
qui se traduit par des vomissements. Mais son courage et surtout sa
condition physique ont vaincu ce mal sournois et c’est avec une très
grande émotion que les trois amis se sont retrouvés au sommet avec leurs
deux guides. |
Le dernier jour se fait à travers une forêt équatoriale: très
beau, quel contraste! Arrivée à la porte d’entrée du Parc
National du Kilimandjaro à Marangu Gate où on nous remet le diplôme de
réussite de l’ascension.
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Retour à l’hôtel à Arusha puis transfert en bus,
180 km jusqu’à Nairobi.
Le passage au Kenia nous inquiétait encore un peu, mais nous n’avons
rien vu de risques dangereux ou hostiles.
Notre périple se termine par le voyage en avion
vers Paris via Amsterdam. |
Jean-Marie
DURUPT
Au,LA,Au. 53/62
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Jean-Marie Durupt avait emporté
dans ses bagages une banderole A.E.T.
Dès qu'il a fait suffisamment jour sur le chemin de la descente,
l'exploit réussi, il a déployé la banderole, nous faisant ainsi
participer.
Merci Camarade.
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